Pensées futiles du soir, je m'en vais dans le noir,

je cours après tes rèves, et les miens me rattrapent,

J'ai peur de la nuit qui s'assombrit,

J'ai peur du sang qui se durcit,

J'ai peur de te perdre tous les jours,

J'ai peur de t'avoir tous les jours.

Le ciseau qui coupe ma peau le sait,

il dessine l'amour du monde et je le hais,

pour toi j'ai voulu tout arrêter,

mais je n'ai pas pu l'en empêcher,

Pour une fois j'ai été soulagé,

même si toute la nuit j'ai pleuré.

Je ne veux pas que tu sois mon remède,

dangereux serait de réagir de la sorte,

je veux juste t'avoir à mes côtés,

et pouvoir enfin te toucher.

Je n'ai besoin de rien,

que de toi, de tes mots, de tes mains,

Je veux rêver de toi,

tous les jours, toutes les nuits, tous les soirs,

Je veux te protéger,

chaque seconde, chaque instant, sans arrêt,

Je veux te dire "je t'aime"

sans parler, sans danger, pas de haine,

Je veux juste t'aimer,

et toujours te regarder...

j'écris toujours...en classe, dehors, dans ma chambre, dans mon lit. J'écris pour ne rien dire, pour exprimer mes sentiments, mes douleurs, mes envies, crier par écrit mon amour, ma haine. J'écris que je vais bientôt partir parce que je déteste ma vie, parce qu'elle me manque, parce que j'en ai marre. J'écris des chansons, des nouvelles, des romans, des témoignages, un journal. A la fin, je me pose toujours la question "à quoi ça sert ?" Et pourquoi écrire des choses qui ne disent rien ? ou qu'il ne faudrait que personne lise ? pourquoi écrire les heures et les secondes partout où je passe, pour ne jamais oublier. Cette fameuse phobie d'oublier me poursuit jusqu'au sang !

C'est un pur bonheur de glisser mon plume sur les feuilles blanches, quadrillés, jaune, à petits carreaux ; d'y inscrire "j'en peux plus" "j'en ai marre" "ça recommence" "je l'aime" "je l'oublie" "je la déteste" "je vais les tuer" "je veux fumer" , de découper des feuilles et de les plier en quatre morceaux pour les mettre dans un carton. De les relire trois mois après, les larmes aux yeux, les poings serrés. Je veux vivre ces sentiments de jour en jour, alors j'écris encore, j'écris toujours, je lui écris, je leur écris, parfois j'oublie et je suis conne !

Je vais avoir 17 ans...je voudrais avoir 15 ans. Je suis déprimée parce que je ne veux pas grandir. Je voudrais avoir 15 ans et me rappeler cette première fois où j'ai crapoter une blonde, sous le préau en cachette. La fois où je regardais une clope pour savoir si oui, ou non je serais capable de le faire. Je voudrais me rappeler la fois où j'ai fumé et que je me suis étouffé, les fois où je sortais du psy et que je fumais derrière les lottissements, que je me demandais ce que les gens trouvaient de bien à faire ça. Je voudrais me souvenir de cette première gorgée d'alcool et de la première fois qu'il y avait tout qui tournait dans ma tête. Je voudrais me rappeler de Valérie, de son visage, de sa voix, de son sourire, de ses yeux, de ses fesses et de l'amour qui m'envahissait. Je voudrais me souvenir des sentiments qui me traversaient l'esprit, des gestes que je faisais car je disais que je voulais mourir, des fois où je me cachais sous le bureau de l'internat pour pleurer. Des fois où les gens me trouvaient bizarres, où j'écoutais la musique de "malades" trop forte. Des fois où j'ai mis les pieds dans un concert, mes premiers pogos, mes premières blessures de coeur, mes premières cigarettes et puis mes premières bouteilles. Je voudrais me rappeler de mes 16 ans, de mon anniversaire à la maison, que tout le monde a fumé, qu'on s'embrassait sur la bouche et qu'on se touchait toutes le cul comme des connes. La fumée nous avait monté à la tête, une amie m'avait même coincé dans le couloir pour que je l'embrasse mais elle avait sûrement un peu bu. Car je n'avais pas le droit d'avoir de l'alcool pour mon anniversaire mais des amies l'avait emmené quand même. Je voudrais me rappeler de mes notes, et de mes préparations de fugues, au lycée, à la maison, des fois où les profs me trouvaient bizarre et heureuses, lorsque je mettais mon écharpe sur la tête que j'avais la tête d'une hippie. Je voudrais me rappeler du sang qui coulait sur mes bras, mes cuisses, mes seins, mon ventre ! quand ma mère me trouvait folle, mes copines conne ! Je voudrais me rappeler de mon premier coming-out, de toutes mes rencontres exceptionnelles dans les concerts, même à l'école, sur le net.

Je voudrais avoir le droit de répondre encore à mes vieux qui me font chier, je voudrais avoir le droit de fumer ce que je veux, quand je veux, où je veux. Je voudrais retrouver des amies comme j'avais trouver avant, je voudrais avoir le droit de faire des conneries comme si j'avais 15 ans. J'aimerais vraiment avoir le droit de sauter partout, de mettre la musique et de faire des fucks aux gens pommés qui me regardent. Je voudrais qu'on évite de me dire que je suis gentille car je me force et puis j'explose. Je voudrais éviter de fermer ma gueule, je veux m'EXPRIMER ; s'il vous plait, laissez moi avoir de nouveau 15 ans et de tout recommencer à zéro...

j'ai perdu ce soir...c'est ma tête qui a gagné...

je ne suis pas fière, ça a pêté à la maison depuis le temps que je sautais partout pour ne pas me toucher avec une lame, cette fois j'ai craqué. Le pire, c'est que j'ai provoqué mon père méchamment, je le regardais en lui disant que par sa faute, j'avais plus envie de faire d'efforts, je lui ai dit qu'il ne comprenait rien.

depuis 4 mois, je n'avais rien fait, pratiquement rien et en une seconde, ce moment là où j'ai pris l'objet tranchant, j'ai tout perdu. Et pourtant à ce moment là j'ai eu l'impression d'être moi-même. J'étais tant énervé que sans m'en rendre compte, j'ai sorti ma manche que je cachais derrière la porte de ma chambre et j'ai dit à mon père : "CA FAISAIT 4 MOIS QUE J'AVAIS RIEN FAIT !!!!!!!" et là il a voulu me prendre dans ses bras, je le repoussais à chaque fois, je lui disais que j'aimais pas ça. Puis, on a encore crié, on a parlé de psy, je lui ai dit que je ne voulais pas y aller, après j'ai changé d'avis, puis demain, je changerais encore. Je ne sais pas ce qui est bien pour moi, dans le sens que ça me fait rien.

Depuis près d'un mois, je n'ai pas acheté de paquets de clopes, j'ai fumé quand même mais tellement peu ! mais je crois que ce n'était pas une bonne solution, mais si j'attends, je serais accro ! c'est déjà assez dur comme ça. Les week-ends, je ne fais rien, on me baratine, on me fait rêver puis on me fait tomber. L'école, je n'ai pas d'amies, que des camarades de classe et depuis mercredi, ils parlent toujours des gouines ! et ils n'y connaissent rien. J'entends "elle fait ce qu'elle veut avec son cul" "beurk moi je suis pas gouine !" elles sont ridicules. Je n'aime ni les cours, ni l'école, ni mes notes, ni mes camarades ! voilà, ce soir je suis énervée car en une seconde j'ai tout perdu, j'appelais ça ma "deuxième phase de cure d'automutilation" mais je crois que c'est loupé. C'est reparti pour de nouveaux efforts.

Voilà, tous ce que j'avais à dire (en gros) sur mon blogg...