• promenade dans le froid

    le temps est froid, glacial, le vent rend ma peau rouge, bleue. Les arbres sont laids, nus, leurs feuilles sont mortes. Sur toutes ces routes où les personnes âgées passent, leur chien en laisse, je me promène. Je salue toujours, polie, fière de l'être. Je vois les cheminée, la fumée qui dépasse, je vois les vieilles culottes qui sèchent dans le froid. Je regarde les chiens qui passent près de là, puis les voitures où les vieils hommes me sourient.

    plus loin, ça sent les fêtes, les guirlandes sur les vieilles maisons, dans le centre commercial. Je vois les gens rentrer dans leurs boutiques préférées, les poches garnis de cadeaux, les gosses excités derrière qui n'attendent que le 25. Il y a les patissiers qui travaillent et les ivrognes qui jouent au PMU dans cette bonne vieille ville. Moi, je suis toute seule à observer le monde.

    après quelques mètres, j'arrive encore plus dans la ville, les gens, les voitures, les klaxons, les jeunes en mobylette, les vieux qui me regardent. J'ai froid dans le cou malgré mon écharpe, puis trop de bruit envahissent ma tête. Je marche vite malgré mes douleurs aux mollets, je veux vite finir de vivre dans le peuple infernal, dans l'excitation des fètes de fin d'année. Cela produira bien des misères, pour les gens seuls, les gens malades et les gens dehors.

    je fonce dans le magasin, espérant seulement ne rencontrer personne que je connais. Je vois une fille que je déteste, ma cousine, et puis un cousin et son pote ; des amis à mes parents, un handicapé mental qui vient me parler. Il me parle des heures, il dit que je suis une fille très bien, que je suis belle comme Anne-Sophie. J'ai beau lui faire comprendre qu'il me gène, il parle. Puis, je vais plus loin dans les rayons, je transpire, je vois des enfants qui portent des gros cadeaux, j'entends les caisses, le bruit des articles, ce "bip" infernal qui se reproduit chaque seconde. Je vois même les mamans qui s'énervent après leurs enfants et un homme seul qui casse un pot de nutella. J'achète deux articles.

    je passe à la caisse silencieuse. J'espère qu'on ne me demandera pas d'enlever mon sac, et que personne ne le fouillera. Trop de désordre l'envahisse. Je dis toujours un "bonjour" à la femme que je reconnais. La caissière avait toujours des 20 lorsqu'elle était au collège ; la voilà dans un boulot fantastique ! sinon, je choisis l'homme effeminée, un homo problablement. Derrière moi, une vieille mamie, grosse, essouflé, au dessus de moi des guirlandes qui clignotent, à côté une femme et son enfant qui pleure. Je donne les sous et je vais prendre une bouffée d'air frais. Je respire mais il faut vite revenir à la maison.

    dans le froid, dans le vent, je marche. Je vois maintenant que les voitures allument leurs lumières et que les lampadaires vont bientôt se mettre en marche. Mais je m'enfonce vers la campagne dans mon lieu-dit particulier. Je suis toute seule en arrivant. Je me sens seule aujourd'hui. Je prends quelques gorgées d'alcool pour me passer l'envie de fuir. Je pense à Elle ce soir. Et je m'endormirais pourtant très tard encore.


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